Proposition
pour une HPR :
Habilitation à Points à diriger des
Recherches
FAQ (Foire aux Questions) :
Lire d'abord la proposition. On peut aussi lire les textes de loi qui régissent l'actuelle HDR.
Le
mini-forum mis en place sur ce site depuis septembre 2003 a permis
d'enrichir significativement la FAQ et d'améliorer le
projet.
Je remercie vivement les intervenants pour leurs
contributions.
1)
Qui est à l'origine de cette proposition :
Un jeune chargé de recherches
au CNRS, non habilité à diriger des recherches, mais
qui dirige une thèse. Quand il en a eu assez de grommeler tout
seul dans son coin contre cette HDR inepte, quand il en a eu assez de
rédiger chaque année des "demandes d'agréments"
et autres "dérogations" pour pouvoir encadrer son
thésard, quand il a vu le nombre de doctorants ou
ex-doctorants démotivés ou détruits autour de
lui car "encadrés" par des directeurs de thèse
"habilités à diriger des recherches" mais
absents, indifférents, incompétents ou caractériels,
il a décidé d'agir et de faire cette proposition. Il a
été aidé dans ses réflexions, nées
sur les bords de la Lagoa
azul dans la cité
mythique de Sete Cidades aux
Açores, par les remarques de bon sens d'une jeune
post-doctorante. Le temps de faire le tour du lac, le projet était
bouclé. La proposition de HPR a été réactivée
à l'occasion des états généraux de la
recherche, comme une proposition parmi d'autres.
2)
La HDR, c'est quoi ?
L'habilitation
à diriger des recherches à été
(vaguement) définie par un arrêté
ministériel du 23 novembre 1988.
On peut voir aussi la circulaire
d'explication du 5 janvier 1989.
3)
Que deviendrait la HDR ?
Rien.
Les chercheurs qui ont leur HDR peuvent en être fier. Ils ont
un document qui peut être très valable concernant l'état
de l'art dans leur domaine de recherche. Mais ce "diplôme"
n'existerait plus, comme ce fut le cas pour le doctorat d'état.
4)
Mais le document lui-même, en tant que point sur une recherche,
était intéressant.
Oui,
il permettait de prendre du recul sur sa recherche et aussi de faire
un état de l'art. Mais le même type de travail est
demandé pour devenir directeur de recherche ou professeur. La
partie "Recherche" des dossiers de concours de directeur de
recherche ou de professeur pourrait être publiée et
rendue publique.
5) Mais
alors on autorise n'importe qui à encadrer des thèses !
Non. Tout d'abord, il faut
être docteur et avoir un poste de permanent dans un organisme
de recherche. Ensuite le nombre de financements de thèses
n'augmentera pas, donc le nombre de thèse restera le même;
seule la concurrence entre les sujets de thèse sera plus
grande. D'autre part, aujourd'hui la HDR, que l'on obtient à
vie, ne garantit en rien la qualité de l'encadrement des
chercheurs vis-à-vis de leurs doctorants.
6)
Est-ce que la HPR ne revient pas à mettre toute la
responsabilité sur le dos des directeurs d'école
doctorale
Il
y aura peut-être plus d'aspirants à encadrer des thèses,
et plus de sujets de thèses soumis chaque année à
l'école doctorale. Mais il n'y aura sûrement pas plus de
financements de thèses. L'arbitrage avait déjà
lieu, et il aura toujours lieu, indépendamment de la HDR ou
HPR.
7)
Et si le directeur de l'école doctorale est lui-même un
encadrant, qui va l'empêcher de refuser de s'enlever des points
s'il fait l'objet d'une telle demande ?
D'une
part les représentants des doctorants (au niveau du
laboratoire et de l'école doctorale) sont là pour
empêcher une telle dérive. D'autre part il y a toujours
la procédure d'appel. Ceci s'applique aussi si le directeur de
l'école doctoral est manifestement partial.
8)
l'HDR peut constituer une excellente occasion de faire le point, à
un âge mur. Ce n'est pas un bizutage ou un rite initiatique,
c'est une étape.
Tout à fait d'accord :
l'HDR c'est une excellente occasion de faire le point, à un
âge mûr. Mais je ne veux pas attendre (et je n'ai pas
attendu) d'avoir un âge mûr pour encadrer des doctorants.
Gardons une soutenance, appelons-là comme on veut, mais
réservons-lui le seul rôle d'étape obligatoire
pour, par exemple, devenir directeur de recherche. Moi aussi j'aime
assister aux soutenances de HDR. Mais je crois que je préférerais
que les soutenances aient lieu plus tard dans la vie des chercheurs,
pour justement qu'elles soient plus intéressantes. En sciences
les HDR se soutiennent de plus en plus tôt (pour pouvoir
encadrer justement), et sont de moins en moins intéressantes...
Il faut séparer les fonctions de directeur de recherche de
celle d'encadrant de thèse. Ou alors bientôt tous les
chercheurs de 35 ans seront directeurs de recherche puisqu'ils
passent tous leur HDR... Du coup, la HDR aujourd'hui n'a plus aucune
sens, ni aucune valeur. Il n'y a plus vraiment d'examen critique,
puisque sinon on sait qu'on handicape un chercheur, voire un labo, en
lui interdisant l'encadrement de thèses. Soyons élitistes
: redonnons de la valeur à la HDR en la découplant de
l'autorisation d'encadrer des doctorants.
9)
Pas de besoin de HPR. Un étudiant cherchant une thèse a
tous les moyens de se renseigner sur les potentiels directeurs de
recherche, et sur la pertinence des sujets : professeurs, autres
étudiants (association de thésitifs,...), collègues,
etc. Certains DEA fournissent une sorte de grille de lecture des
sujets de thèses pour aider les étudiants. Pourtant
beaucoup de thésitifs mis en garde ne considèrent que
l'intérêt intrinsèque du sujet, sans écouter
les recommandations sur les risques (sujet trop peu ambitieux, mal
posé, ou "très risqué"), les moyens du
labo pour mener cette recherche (disponibilité des données,
des outils, ou des personnes compétentes), ou sur les qualités
humaines du directeur de thèse.
Je
suis d'accord sur la responsabilité de l'aspirant doctorant
qui a un rôle à jouer dans le choix de son futur
encadrant. Les points de la HPR seraient juste un élément
supplémentaire dans le choix (en même temps qu'un
facteur non négligeable "dissuasif" de mauvais
comportements pour les encadrants)
10)
Ca va encore être un bidule administratif lourd
Ce
serait géré par les écoles doctorales. La
commission d'examen des retraits en première instance ne
comporterait que 3 voix (directeur de l'ED, représentants des
doctorants de l'ED, représentants des doctorants du labo) ou 5
voix si l'on pense qu'il est mieux de rajouter deux chercheurs
appartenant aux labos de l'ED.
11)
les malins sauront aisément contourner la HPR (oubli
d'enregistrement de plaintes d'étudiants, refus,
contestations)
la HPR serait co-gérée
par les représentants des doctorants. On fixerait 2 ou 3
réunions par ans pour examiner les demandes de retraits
courantes. Pas moyen d'y couper. Ou alors les représentants
des doctorants auront tout loisir de prévenir les aspirants
doctorants l'année suivante que l'ED en question ne joue pas
le jeu. Comme tu dis, aux aspirants doctorants de prendre leur
responsabilités à ce moment-là. A mon avis, vu
l'enjeu, peu de directeurs d'ED s'amuseront à ce petit
jeu-là... On peut aussi imaginer de publier chaque année
les PV des réunions de retrait de point : les futurs étudiants
(et les autres) verront si ça se passe dans les règles,
ou pas.
12) Ca va faire perdre du
temps à tout le monde (il faudra faire des enquêtes avec
de multiples recours dès qu'on supprimera un point, et savoir
à qui la faute dans le cas des thèse co-encadrées,
complications pour opérer un changement de directeur en cas de
thèse mal commencée)
Je ne pense pas
qu'il faille des enquêtes dans un premier temps. Les personnes
devant voter participent à la vie du labo. Quelques entretiens
suffiront (ces entretiens auront d'ailleurs déjà dû
avoir lieu, avec les multiples recours qui en théorie existent
déjà aujourd'hui : délégué aux
thèses, etc...). Ensuite, en estimant à 30 le nombre de
thèses soutenues chaque année dans une ED moyenne, je
ne pense pas qu'il y ait plus de 5 demandes de retrait de point à
examiner par an (j'espère !), ce qui est loin d'être
infaisable. 2 réunions par an suffiraient même.
Pour
les co-directions ou le changement de directeur, je ne vois pas le
problème : un retrait de point est dirigé contre une
personne. Soit cette demande est justifiée et argumentée
par le "plaignant", soit elle ne l'est pas. Il peut aussi
la diriger contre 2 personnes, mais là encore c'est la même
chose : soit cette demande est justifiée etc...
13)
Ca va coûter de l'argent à gérer (il faudra des
gens pour maintenir les fiches de TOUS les chercheurs, payer les
frais de déplacements des enquêteurs -qui devraient être
d'un autre campus-)
pas TOUS les chercheurs, juste les
chercheurs de l'ED. Ce serait co-géré par le directeur
de l'ED, la secrétaire de l'ED (en voilà une qui va
aimer ma proposition ), et les représentants des doctorants,
qui auront enfin un rôle valorisant. Je n'envisageais pas des
"enquêteurs", même en cas de recours : je
comptais sur l'équilibre entre personnes des différents
labos de l'ED et représentants des doctorants.
14)
ca ne sera pas à jour (quoi, je suis pessimiste ?)
Je
suis sûr que les représentants des doctorants auront à
coeur que ce soit à jour.
15)
Bref, je pense qu'en pratique, ce système sera un gros machin
inefficace et cher
J'ai imaginé au contraire un
petit système décentralisé au niveau des ED,
avec la garantie des représentants des doctorants et la
pression des aspirants doctorants pour éviter la tentation de
l'ED "république bananière".
16)
Je ne pense pas que la quantité de point de tel ou tel
chercheur reflétera vraiment ses qualités d'encadrant,
mais plutôt comment il est soutenu par ses pairs (parce qu'il
est sympa, ou stratégiquement important).
Si tu
as bien lu jusqu'ici, il n'y a pas que ses pairs, mais aussi les
représentants des doctorants qui voteront. Et si les PV de
réunions sont publiés on pourra difficilement mettre
sous chaque arguments du doctorant plaignant : "refusé
parce que l'encadrant est sympa et stratégiquement important".
Ou si on le met, les futurs doctorants sauront à quoi s'en
tenir. Et on revient à ton premier point : rien ne marchera si
les étudiants ne font pas preuve d'un minimum de
responsabilité dans le choix de leur encadrant. Là
aussi on pourrait compter sur les représentants des doctorants
de l'ED et du labo pour leur expliquer qu'on choisit un sujet ET un
encadrant, et que les deux sont importants.
17)
C'est une bonne idée mais la HPR ne me semble pas réaliste
car les chercheurs dans un microcosme universitaire sont trop
dépendants et interdépendants pour qu'ils se
sanctionnent entre eux. Un directeur d'école doctorale a
besoin d'encadrants pour ses DEA et ses thèses, s'il veut les
voir subsister au prochain quadriennal. Il ne s'opposera pas aux
mauvais encadrants (j'ai des exemples concrets).
C'est
vrai. Mais un directeur d'ED a aussi besoin de doctorants pour
subsister. Et si les représentants des doctorants font savoir
aux futurs aspirants docteur que l'ED "couvre" ses mauvais
encadrants, je ne donne pas cher de l'ED en question. D'autre part la
décision d'entériner le retrait d'un point d'un
encadrant ne dépendrait pas du seul directeur de l'école
doctorale, mais aussi des représentants des doctorants, à
l'ED et au labo. Enfin, les chercheurs ne se sanctionneront pas
"entre eux". J'insiste sur le rôle des représentants
des étudiants. Je propose pour le premier examen du retrait :
1 voix pour le directeur de l'ED, 1 voix pour les représentants
des doctorants de l'ED et 1 voix pour les représentants des
doctorants du labo. On peut aussi imaginer de faire siéger en
plus deux enseignant-chercheurs élu dans l'école
doctorale (pour garder un nombre de voix total impair).
18)
La dérive inverse pourrait exister dans certains contextes de
guerre interne ou plus rien n'est à perdre (je connais aussi)
(c-à-d, certains chercheurs pourraient chercher à
utiliser les thésards pour se dresser contre un directeur de
labo ou un chercheur jalousé voire "haï" (le
mot n'est pas trop fort )).
Je comprends que de telles
situations existent. Mais les doctorants ne sont pas forcément
aussi facilement influencables. D'abord, avant de présenter
une demande de retrait de point, le thésard peut demander
conseil autour de lui. Ensuite, même s'il ne résiste pas
à la pression et qu'il soumet sa demande de retrait de point,
elle doit être examinée par le directeur de l'ED et les
représentants des étudiants. J'ose espérer que,
soit le directeur de l'ED, soit les représentants des
étudiants, refuseront le retrait s'il ne repose sur rien de
concret. Si la HPR devenait une réalité, au moins
expérimentale dans quelques universités pilotes, on
pourrait voir "in vivo" comment cela se passe. Je pense que
le pire n'est pas certain.
19)
Le délai d'un an après la soutenance me paraît
court: dans de nombreux cas, un an après la soutenance le
docteur est encore à la recherche d'un emploi, et donc n'osera
pas s'opposer ouvertement à son directeur. Je connais au moins
deux cas d'encadrants assez calamiteux (dans un cas, un directeur
ayant 10 thésards, ne s'occupant pas de la plupart d'entre
eux, et faisant assurer dans la plus parfaite illégalité
la majorité de ses enseignements -sans rémunération,
évidemment- par ses thésards, dans l'autre, un
directeur alcoolique et dépressif ne s'occupant de rien) qui
mériteraient bien des retraits de points avec votre système,
mais leurs doctorants ou ex-doctorants ne peuvent pas protester
ouvertement contre eux de peur de se les mettre à dos.
OK,
on peut imaginer de porter le délai de 1 an à 2 ans
après la soutenance.
20)
Je suis actuellement en 4ème année de thèse.
J'ai lu votre proposition d'HPR, je trouve cela intéressant
mais êtes-vous sûr qu'elle sera appliquée?? Je
suppose que vous êtes au courant qu'il existe un charte des
thèses qui est signée en debut de thèse et à
chaque nouvelle inscription. Cette charte est signé entre le
doctorant, le directeur de thèse, le directeur de l'équipe
d'accueil et le directeur de l'école doctorale. Or, cette
derniere n'est pas appliquée!!! Dans mon cas, en effet, il y a
une quasi absence d'encadrement et aucun recours puisque mon
directeur de thèse est à la fois le directeur de
l'équipe et le vice-president de l'université. Le
statut du doctorant est tellement précaire et dependant du
directeur pour les moyens d'effectuer une recherche qu'il n'a aucun
recours sinon celui de prendre sur lui et de se débrouiller
seul. Ma question est : comment s'assurer que la HPR soit appliquée
et non pas encore un projet et un document signé par tout les
interlocuteurs mais n'étant d'aucune utilité pour le
doctorant ?
C'est
parce que des situations telles que la votre existent qu'il faut
vraiment réussir à changer les choses.
Vous avez
raison, il y a déjà une charte des thèses (mais
pas partout), et en tout cas il y a des endroits où même
si elle existe elle n'est pas appliquée.
Pourtant les
tenants de la HDR continuent d'expliquer qu'une HPR n'est pas
nécessaire et que de multiples recours existent déjà
:
- l'Ecole Doctorale, qui doit veiller à son bon
déroulement, et apporte une vue extérieure au
Laboratoire,
- la Charte des Thèses, qui doit être
prise au sérieux par tous ceux qui la signent, et qui devrait
être visée par le Directeur du Laboratoire,
- une
commission des thèses doit être mise en place au sein du
Laboratoire.
Or votre exemple, et celui du point [au dessus] et
d'autres montrent que ça ne marche pas.
Vous demandez
: comment faire pour que la HPR ça marche ? J'ai deux réponses
:
- d'abord la décision de retrait sera le résultat
d'un vote impliquant aussi des représentants des doctorants
(cf. ma réponse au point [au dessus]
- ensuite la gestion
des points des chercheurs de l'ED sera co-gérée (si
j'ose dire) par : le directeur de l'ED, la secrétaire de l'ED
et les représentants des doctorants de l'ED.
- Enfin ces
points sont publics : si un aspirant doctorant s'engage dans une
thèse avec un encadrant qui à 1 ou pire 0 point, ce
sera en connaissance de cause...
Dans votre cas, ce serait après
votre soutenance que vous demanderiez le retrait d'un point. Certes
ça ne vous servirait à rien, à part savoir que
vous aurez rendu service à un futur doctorant.
Si le
système de la HPR avait été en place depuis
plusieurs années, vos encadrants et co-encadrant n'auraient
plus eu de points depuis longtemps, et vous n'en seriez pas là.
Et si vous me répondez qu'en tant que vice-président
il aurait bloqué sa chute de points, je répondrai :
mais comment ? S'il interdit les représentants des doctorants
dans son ED, quel étudiant voudra effectuer sa thèse
dans une telle ED ???
21)
Est-ce que la HPR ne risque pas de dégrader les relations
entre doctorants et encadrants ?
Au
contraire. Elle pourra donner lieu à des échanges
conviviaux du type :
Un doctorant vénal : -"Je te
préviens Michel, si tu ne m'envoies pas à ce Workshop à
Honolulu je te retire un point !"
Un directeur de thèse
véreux : -"Ecoutez M. Diabaté, je peux vous avoir
un financement pour votre thèse, mais il faut que vous vous
engagiez à ne pas me retirer de point de HPR : je n'en ai plus
qu'un. D'ailleurs vos six collègues en thèse avec moi
ont tous pris le même engagement."
Aucune loi ne peut
empêcher les gens d'être malhonnêtes. En revanche
la loi doit permettre aux gens de pouvoir se défendre.
22)
Les doctorants n'oseront jamais prendre l'initiative de demander un
retrait de point à leur encadrant.
C'est
vrai que c'est une décision difficile à prendre qui
doit être mûrie et réfléchie. C'est pour
cela que le délai pour demander un retrait de point court
jusqu'à 1 an après la soutenance de la thèse,
quand le doctorant aura pris du recul, sera peut-être sorti du
système, etc. C'est aussi pour cela que le projet prévoit
que le doctorant puisse être soutenu dans sa demande par
d'autres personnes, chercheurs ou doctorant. Les représentants
des doctorants des écoles doctorales et du laboratoire sont
aussi là pour servir d'interlocuteurs, tout comme le comité
de thèse ou le directeur du laboratoire.
23)
Pourquoi 3 points pour la HPR ? Pourquoi pas 2 ou 4 points ?
3
points, cela peut paraître beaucoup à certains, peu à
d'autres. Cela semble un bon compromis : c'est beaucoup pour un
mauvais encadrant qui n'encadre qu'une thèse à la fois
et qui ne sera interdit d'encadrement qu'au bout de 10 à 12
ans. C'est peu pour l'encadrant "esclavagiste" qui a 6
thésards en même temps et qui pourra tomber à 0
point très vite. 3 points c'est ce qu'il faut pour ne pas
tomber trop vite à 0, parce qu'il peut arriver que l'on n'ait
pas de chance, que "le courant" ne passe pas avec tel
doctorant sans qu'on soit véritablement un mauvais encadrant.
Mais si ça arrive 3 fois de suite, alors on ne peut plus
invoquer la fatalité.
24)
Passer une HDR, c'est quoi ?
Passer
une HDR, ce n'est pas la même chose suivant que l'on est à
Paris ou à Poitiers, physicien ou théologien...
Là
encore on est gêné par l'arbitraire : ici il ne faut pas
dépasser 30 pages, là-bas 50 pages est un strict
minimum :
Modalités de soutenance de la HDR à l'école doctorale "Sciences du végétal" (Université Paris-Sud)
Modalités de soutenance de la HDR à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Modalités de soutenance de la HDR à la Société des anglicistes de l'enseignement supérieur (Maison des Sciences de l'homme et de la société de Poitiers)
Autres arguments :
1) Le premier but est d'offir un recours aux doctorants qui sont victimes d'encadrants déficients; une minorité, certes, mais personne n'est à l'abri; il s'agit aussi d'empêcher que ces encadrants déficients continuent à nuire dans l'indifférence la plus totale. Le système d'HPR peut également aider les encadrants qui n'ont pas conscience d'être de mauvais encadrants à rencontrer enfin la réalité et donc d'essayer de progresser.
2) Aujourd'hui on demande aux candidats aux fonctions de directeur de recherche ou de professeur d'avoir leur HDR. On demande aux postulants à l'HDR d'avoir encadré des doctorants. Mais on ne peut pas encadrer de thèse sans HDR. Le système actuel n'est ni logique, ni efficace. En autorisant les docteurs ayant un poste permanent à encadrer des thèses, comme le propose ce projet, on leur permet au contraire de démontrer leurs capacités à "diriger des recherches" et donc à préparer dans de bonnes conditions et de manière naturelle les concours de directeur de recherches et de professeurs. L'habilitation "à point" permet d'éviter les dérives : on suppose, jusqu'à preuve du contraire, que les chercheurs permanents sont "habilités à diriger des recherches". Le système actuel suppose, jusqu'à preuve du contraire, que les chercheurs ne peuvent pas encadrer de thésards. Ils sont donc contraints à de multiples contournements pour pallier à cette situation ubuesque (rappellons que dans les critères pour postuler à la HDR il faut montrer que l'on a encadré des thèses !!)
3) Le temps gagné par les chercheurs à ne pas préparer leur HDR ou à remplir les paperasses d'agréments HDR sera bien mieux mis à profit pour publier, déposer des brevets, mieux encadrer leurs doctorants... ou préparer le concours de directeur de recherche ou de professeur.